<< La synthèse par modèles physiques

AVANT-PROPOS

La synthèse sonore par modèles physiques est une nouvelle technique de synthèse sonore qui fait l'objet de recherches et développements depuis maintenant une vingtaine d'années. Cependant, elle n'est apparue au grand public qu'en 1994 avec le premier synthétiseur en faisant usage : le VL1. Nous constatons donc qu'il s'agit d'une création très récente. La synthèse par modèles physiques revêt différents aspects. Quelques travaux universitaires s'attachent à l'étude d'un des aspects particuliers de cette technique mais aucun d'eux ne s'est encore attaché à une étude générale de cette synthèse. Il eut été dommage que cette technique continue à être méconnue des musiciens car elle diffère totalement des autres méthodes de synthèse et son apport pourrait être considérable. L'intérêt que je porte personnellement à la synthèse numérique du son, ainsi que la nouveauté, l'originalité et la méconnaissance de cette technique, m'ont donné le désir d'en faire un exposé clair et critique.

En dehors des quelques musiciens et compositeurs privilégiés qui ont eu l'occasion d'utiliser une des formes existantes de synthèse par modèles physiques, la majorité des musiciens ignorent totalement de quoi il s'agit, et les privilégiés eux-mêmes ignorent parfois en quoi consistent les autres techniques qu'ils n'ont pas utilisées. J'ai donc pris le parti de décrire longuement et dans le détail les diverses méthodes de synthèse par modèles physiques, avant d'établir une critique générale de cette technique de synthèse, illustrées par des exemples sonores proposés sur les deux disques joints.

Je remercie chaleureusement les compositeurs François Nicolas et Guillaume Loizillon qui ont accepté un entretien, ainsi que David Jaffe qui a bien voulu répondre à mes questions par courriers électroniques interposés. Je les remercie également, de même que Kaija Saariaho, de m'avoir procuré des enregistrements de leurs œuvres, parfois inédites. J'adresse aussi mes remerciements à Marc Battier qui m'a guidée tout au long de mes recherches et à mon frère Marc Hufschmitt qui m'a particulièrement soutenu dans mon travail.